Né en 1946 à Cannes, Max Charvolen se forme dans une région niçoise qui, dans les années soixante, connaît un intense bouillonnement créatif, lié aussi bien à la présence à Nice d’éminents représentants des avant-gardes de l’époque – Nouveaux Réalisme et Fluxus – qu’au développement de lieux originaux d’exposition, comme la Fondation Maeght.
Etudiant à l’école des arts décoratifs de Nice, puis à celle des beaux-arts et d’architecture de Marseille, il se donne une double formation en peinture et architecture. Il participe au mouvement qui devait donner des groupes comme INterVENTION, ABC, Supports-Surfaces ou Textruction. Lui-même fonde, avec Chacallis, Isnard, Maccaferri et Miguel, le Groupe 70.
“Son œuvre se structure selon trois axes problématiques principaux : les éléments de la peinture, l’espace, la représentation. Aux travaux des années 60-70 centrés sur la toile et ses diverses modifications par découpes, pliages, couture, colorations et se servant du format du tableau comme modèle, succèdent, à partir de 1979, les œuvres modelées sur bâtis et objets. Depuis cette date il fragmente la toile par découpe avant de la recomposer sur des objets ou espaces bâtis dont il met ensuite la figure à plat. La coloration devient alors un moyen de différencier et de mettre au regard tel ou tel élément de l’œuvre : processus, volume, périmètre, limites et bords. Une partie de son travail s’intéresse aux variations des mises à plat possibles d’un même volume en recourant au calcul et au dessin numérique. Jean Petitot a pu analyser son projet comme un renversement de la perspective classique : là où la peinture cherchait à donner en deux dimensions l’illusion de la profondeur, Max Charvolen donne à voir, à l’échelle 1, dans la réalité des deux dimensions, le souvenir des trois dimensions.
Ce faisant, il “traite de la représentation sans passer par la figuration » et donne de nouveaux formats et de nouvelles raisons à nos espaces symboliques.”
Raphaël Monticelli