Peintre, dessinateur et auteur, l’artiste autrichien Haralampi G. Oroschakoff, né en 1955 à Sofia, fait partie de la scène artistique internationale depuis 1981. Enfant d’émigrés, il est issu d’une famille de nobles russes dont les ancêtres furent chefs d’État et diplomates dans la Russie tsariste, ainsi que dans l’empire slave méridional de Bulgarie et de Serbie. Ayant grandi à Vienne et à Cannes où il a reçu une éducation profondément occidentale, Oroschakoff a maintes fois déconcerté la jet-set internationale par son côté dandy et anarchiste. Il vit aujourd’hui à Berlin et sur la Côte d’Azur.

Après la chute du mur de Berlin, Oroschakoff se fait passeur, voyageur passant d’un monde à l’autre : il présente des expositions et donne des conférences à Belgrade (Musée d’art moderne, 1991), Sofia (Palais de la culture, 1991) et Moscou (International Apt Art, 1991). À partir de ce moment, sa réflexion théorique interculturelle prend une place croissante de premier plan. Cours, conférences et projets curatoriaux se succèdent à Belgrade, Sofia, Moscou, Ljubljana, Genève, Los Angeles, Alma Ata, Munich et Berlin. La peinture cède du terrain à la littérature. De nombreuses publications renforcent sa position sur la scène littéraire (Kraftemessen, 1995 ; Instant Archaeology, 1996 ; Moskau-Berlin-Stereogramme, 2001 ; Internationales Literaturfestival, 2001). Sa démarche anthropométrique socioculturelle se fait politique : il participe au Deutsch-Russisches Forum (Forum germano-russe, 2001), au Petersburger Dialog (Dialogue de Saint-Pétersbourg, 2002), ainsi qu’aux Deutsch-Russische Kulturgespraache à Berlin (Débats culturels germano-russes, 2003-2006).

Sur la Côté d’Azur, Haralampi G. Oroschakoff a participé à des expositions importantes. Présentées à la galerie Joachim Becker à Cannes, ses œuvres ont été données à voir à l’occasion de concepts d’exposition de grande envergure de Christian Bernard, dont « Sous le soleil exactement » I et II à la Villa Arson à Nice en 1988-1989, et avec Gina Pane dans « Icônes » sous Francois Nedellec au musée de la Castre à Cannes en 1988. Sa vaste réflexion picturale sur l’avant-garde russe « Etre là au Bord du Monde : Voyageurs et Orientalistes » , commencée sous la direction artistique de Christian Bernard au Musée d ́Art moderne et contemporain (Mamco) à Genève en 1998, l’a mené au State Russian Museum/Museum Ludwig à Saint-Pétersbourg en 1999, puis en 2000 au Centre Contemporain/Espace St. Bernardin au Cannet. Artiste de la Biennale de Venise, de Sao Paulo et de la Dokumenta, Oroschakoff est de nouveau exposé sur la Côte d’Azur avec son œuvre historique, à l’issue d’une longue période littéraire consacrée à son livre Die Battenberg-Affare (L ́affaire Battenberg, www.berlinverlag.de) « Un art souverain porte les traits d’un art de l’impossible. Et dans le travail d’Oroschakoff, ce sont ses lignes de fuite qui nous concernent ». (Wilfried Dickhoff) Dans le fond, Oroschakoff traite de « la relativité du temps et des phénomènes dans leur distanciation et objectivation du monde ». (Boris Groys)