Florence Henri est considérée comme une artiste qui, en son temps, a revalorisé l’art photographique. En 1928, à Dessau, elle fréquente le Bauhaus avec Paul Klee et Moholy-Nagy. Son œuvre s’inscrit dans la lignée de l’École de Gropius qui mettait la photo au même niveau que la peinture et les autres formes influentes de la créativité. Cette école pose en effet le moyen photographique comme élément primaire de la créativité. Florence Henri a su utiliser avec une grande habilité l’appareil photo, cet instrument prodigieux permettant d’atteindre une nouvelle dimension de la réalité.
Elle a repéré, porté à la lumière les caractéristiques matérielles et luminescentes qui qualifient les recherches visuelles de son temps. Elle explore les possibilités de communication qu’offre la photographie et découvre de nouvelles opportunités qu’elle capte sur un mode expressif, comme lorsqu’elle fixe son image réfléchie par un miroir. L’utilisation de miroirs crée, grâce aux changements continus de perspectives, des formes d’objets décomposées, flottant harmonieusement dans des espaces raréfiés.
De retour à Paris, elle ouvre son studio et sera reconnue comme une grande portraitiste. En même temps, elle réalise des photo-montages et des compositions abstraites avec des objets géométriques, comme des poutres, des baguettes, des boules de billard, en créant des images illusoires en trois dimensions.