La pratique de langages symboliques (écoute des rêves, symbolique planétaire, mythes, théologie) fonde son chemin.
Peintre japonais installé en France depuis de nombreuses années, Aki Kuroda est un artiste total.
La richesse de ses créations nous surprend toujours à travers la peinture, la sculpture, le théâtre, la photographie et l’architecture.
La couleur et la liberté du geste caractérisent un univers personnel de signes ou la poésie est largement exprimée.
Aki Kuroda est un homme des « passages » entre les cultures, entre l’âme et le corps, entre le « calme épuré de l’univers zen et le fourmillement du graffiti », entre les mythes archaïques et le futur à inventer.
COSMOGARDEN
A la façon de la révolution de la terre autour du soleil et des astres en translation, l’univers de Cosmogarden régi tout ce qui se passe autour de nous, l’ici et l’ailleurs.
Et, c’est dans ce cosmos qu’Aki abaisse les frontières de son art où la temporalité n’existe pas. Cosmogarden nous enveloppe et nous berce. Mais Cosmogarden ne définit pas seulement le cosmos, du moins le cosmos d’Aki, il décrit également un jardin. Mais quel est ce jardin ? Tout comme un personnage admoniteur dans un tableau, le terme « jardin » apparait ici comme une invitation.
C’est une invitation d’Aki pour celui qui l’observe, qui le lit, celui qui cherche à comprendre son oeuvre. Aki nous prend la main et nous emmène dans son jardin où l’on fera la rencontre avec son savoir. Son savoir étant le résultat d’une vie d’échanges.
Le jardin d’Aki est un atelier où il se cultive et cherche à cultiver les spectateurs, à travers des collages et des assemblages de faits historiques et mythologiques, de paroles et de souvenirs.
Ce n’est pas une période précise de son travail, c’est l’ensemble de ses oeuvres qui y sont englobées. Les oeuvres hétéroclites d’Aki Kuroda n’étant pas non plus inscrites dans une temporalité, chaque oeuvre est susceptible d’évoluer. C’est une graine qui pousse, une graine que l’on cultive pour enfin nous cultiver à son tour.
Cosmogarden est toujours en mouvement. On peut illustrer ce propos par la métaphore du corps humain. Dans un corps humain, les cellules se régénèrent sans cesse. Il y a à la fois une part de destruction et d’autre part une reconstruction, symbole de la vie. Si l’un des processus est défaillant, c’est la mort. Comme pour le corps humain, Aki adopte cette part d’équilibre, mais si alors cet équilibre prend trop d’importance, l’art n’est plus aussi satisfaisant. C’est pourquoi il va créer, et qu’à la manière d’une cellule, il se régénère.
Cet univers, visible tel la partie émergée d’un iceberg, nous cache encore bien des secrets. Ce qui est sûr, c’est qu’Aki aime Cosmogarden et qu’il veut continuer d’y vivre.
Par Yoyo Maeght et Valentine Yucel.