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L’éloge du temps – La galerie Depardieu expose cinq artistes Start

décembre 5, 2024 @ 14 h 30 min - janvier 18, 2025 @ 18 h 30 min

L’éloge du temps
La galerie Depardieu expose cinq artistes Start
Tiziana Bendall Brunello / Alain de Fombelle / Pierre Jehel / Philippe Mardini / Claudie Poinsard
Vernissage Jeudi 5 décembre 2024 de 16h à 21h, en présence des artistes
Exposition jusqu’au 18 janvier 2025
Entrée libre

Cette exposition collective L’éloge du temps est elle-même tissée des regards et des secrets des cinq artistes réunis pour l’occasion.
Son titre fait partie de l’exposition, donc de son fonctionnement. Un titre, c’est un poteau d’angle. Il borde et cadre, disait Jacques Derrida. Et parce que celui-ci a le front haut, il réclame qu’on l’envisage. Outre le fait qu’il informe, qu’il attire l’attention, qu’il peut et doit susciter l’intérêt, un titre c’est un ciel qui donne une coloration et une indication de ton sur ce qui sous lui se trouve déployé.
La préoccupation des cinq artistes-exposants concerne le temps dont la représentation dans l’histoire de l’art, des Memento mori aux Montres molles en passant par les Vanités, est récurrente.
Le temps, certes, mais lequel ? Celui qui passe, celui qui reste, celui dont on manque, celui qui nous
presse, celui qui nous pèse quand il ne nous tue pas, celui qu’il fait dehors ou dit autrement s’agit-il du temps physique, mesurable, quantitatif et linéaire, le Chronos de nos montres ou de ce juste temps juste du moment opportun, ce Kairos de nos extases à moins que ce ne soit celui illimité, de l’Aiôn quand « l’éternité est amoureuse des ouvrages du temps » selon les mots deWilliam Blake… Comme il conviendrait d’opérer le « nettoyage de (sa) situation verbale » dont parlait Vladimir Jankélévitch.
S’il y a une chose que nous partageons tous, c’est ce choc existentiel qui nous fait prendre conscience de notre finitude. Oui nous sommes mortels et tout cela finira mal. Nous avons été jetés dans le temps.
Nous voilà embarqués sur un cours au débit irrégulier – sa noise est affaire de rencontres : apories et écueils – dans la régularité, oserais-je dire qui fait – on le voit – que quoi qu’on fasse ça avance, finalement. C’est bien ce qui étonne – souvenons-nous de Jean Giono : « le temps, c’est ce qui passe quand rien ne se passe » – c’est que ce qui nous pousse, ce moteur, lui ne passe pas, ce sont les instants qui passent, se succèdent, se renouvellent sans cesse, irréversiblement.
Étant entendu que les maintenant ne sauraient coexister, que l’un chasse l’autre, et ce incessamment, on pourrait risquer l’image d’un temps qui serait comme une gomme qui passerait son temps à se gommer elle-même. Comment représenter cette force toujours au travail qui désarticule le temps, qui fait que le présent est juste impossible puisque jeté dans le changement continuel.
On pense à l’Hamlet de Shakespeare qui s’exclamait : Time is out of joint ! Comment aborder le disjoint, l’entre-deux, sans-bord et comme tel inabordable ? Comment figurer cet insaisissable autrement qu’en le trans-figurant ? En ce sens l’art nomme toujours autre chose. Ses œuvres citent, appellent, font venir devant autre chose. Elles organisent un espace scénique où ses objets paraissent à travers leurs représentants. Ainsi en va-t-il du temps. De cet irreprésentable, il n’y a pas de présentation possible, pas de mise en présence. Un trou affleure sous l’imaginaire. Sans image le temps, mais pas sans représentation !
Vous vous souvenez, Picasso disait à sa manière provocatrice : « Il faudrait tout peindre ». J’entends le conditionnel qui me dit que précisément “tout” ne peut pas être peint. Langage du désir, la peinture ouvre la série des “comme si…”.
Ce sont autant de lunettes d’approche que nous présentent les œuvres réunies dans cette exposition, toutes s’attachant non à reproduire le visible, mais bien à tâcher de rendre visible comme le voulait Klee ce qu’il pourrait en être du temps, de ce temps qui fait passer la réalité en devançant dans ce qui passe le souffle qui va l’emporter et participe ainsi de ce qui le ressuscite. Ainsi s’entretient la vie.
Oui, il y a à louer ce temps non plus cause, mais signe / marque de notre condition humaine qui nous voit privés de puissance, rendus à nos pouvoirs et à notre liberté.
Alain Freixe, octobre 2024

Du lundi au samedi de 14h30 à 18h30, entrée libre

Détails

Début :
décembre 5 @ 14 h 30 min
Fin :
janvier 18, 2025 @ 18 h 30 min
Catégories d’Évènement:
,

Organisateur

Galerie Depardieu

Lieu

Galerie Depardieu
6 rue du docteur Jacques Guidoni
Nice, 06000 France
+ Google Map
Phone
0966890274
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