« Ne tirez pas si loin sur mes cheveux » *
Simon Couvin est de retour à la Galerie Christian Depardieu avec une exposition qui se présente un peu comme un clin d’oeil, un jeu de « je te tiens tu me lies par les cheveux… »
Alors qu’en 2016, à l’occasion de l’anniversaire des 70 ans de la Fondation de l’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne, on découvrait un ensemble de travaux où le matériau photographié foisonnait et filait la photographie, où l’on se trouvait happés comme en d’étranges trous noirs, que, dès 2008 la galerie « In camera » exposait une étrange correspondance échevelée, le travail, aujourd’hui, propose un défilement plus conjoint de cheveux liés, tressés et portés.
Les premiers tirages sur fonds colorés installent le modèle, représentation en presque miroir, à découvert, révélé sous les masses de cheveux retenus en tresses. Curieux visage d’animalité souriante apaisée, domestiquée.
Si l’artiste ébauche de fait une entrée au motif plus réaliste dans le fourmillement d’épreuves capillaires qui exalte, ravit
et traverse son oeuvre, il nous convie aussitôt à le suivre dans la découverte de représentations plus fascinantes, contées, mythiques, de visages enchantant inscrits dans la nature elle-même du visible.
Il semblerait que pour une première fois, Simon Couvin invite et découvre, par ces chemins de terre et d’eau, moussus et flottants, des chemins buissonniers où serpenter le désir, éveillant à la fois l’effroi et la beauté de l’intimité à autrui.
Caroline Escoubet.