Cofondateur en 1967 du collectif Newsreel  très engagé politiquement, John Douglas a réalisé dans les années 60/70 avec son vieux camarade Robert Kramer, People’s war au Viet-nam du Nord et Milestones.

John Douglas se photographie, se clone, se multiplie, se met en scène nu et en grand format, en noir et blanc comme en couleur. Unique sujet de cette série d’images, il nous délivre avec efficacité, profondeur et un humour sardonique, son message :  non à la guerre ! non à la violence !

Pour cela, il se sert de clichés de la société américaine. Prenant son fusil il défend tour à tour un massif de fleurs, un magnifique chêne, l’Amérique par le nord, une caravane où vivent beaucoup d’Américains pauvres etc..

Dans un cliché clin d’oeil à la guerre de Sécession, il incarne à lui tout seul une armée de retour du combat. Ses soldats sont à l’opposé de l’image qui nous est servie sur nos écrans de télévision, bardés de gilets pare balles, de casques à vision nocturne et autres gadgets militaires, tels des robots. Son soldat à lui est nu, humain, vulnérable, portant une arme dérisoire.

John Douglas aime son pays. Il lutte contre la dérive du « Patriot Act »*, cette loi prise après le 11/09/2001 qui restreint les libertés individuelles, fondements de la démocratie américaine. Il dénonce la fascination pour les armes et la facilité pour s’en procurer.

*Après le 11/09/2001, l’administration Bush crée, au niveau fédéral, le DHS « Department of Homeland Security », 22 agences coordonnées à la Maison Blanche, dans le but de renforcer la sécurité des Etats Unis contre les attaques terroristes et les catastrophes naturelles (telle que Katrina à la Nouvelle Orléans).

La loi « Patriot Act » permet aux agents du contre espionnage de surveiller les faits et gestes de tout citoyen pour avoir un contrôle total du territoire. Homeland Security est le terme utilisé par les politiques, les médias et les citoyens eux mêmes. Il évoque un pays en alerte constante, plongé dans un état de peur…