Née en 1956 à Charleville-Mézières (Ardennes). Vit à Kanazawa (Japon).
La rencontre fortuite avec l’oeuvre de l’artiste japonais Arakawa Shusaku dont Cécile Andrieu fait l’objet de sa maîtrise d’arts plastiques (université Aix – Marseille I / 1980) lui fit découvrir la culture japonaise. En 1982, boursière du gouvernement japonais puis de la Fondation du Japon, elle entreprend des études linguistiques et esthétiques à l’Université de Tokyo qui aboutiront à un Doctorat de 3e cycle d’arts plastiques (Université Paris I – Panthéon Sorbonne, 1986). C’est là l’amorce d’une réflexion sur la relation homme – espace – langage ciblée ensuite de plus en plus sur le mot, qui donnera lieu à une nouvelle production artistique.
Y a-t-il moyen de voir le monde sans être influencé par les mots ? Comment percer « l’épaisse croûte de discours » (Italo Calvino) qui pèse de plus en plus sur le monde et nous aveugle, et pénétrer plus profondément la réalité ? Tel est son questionnement depuis le début des années 90. « Je ne prétends nullement nier le caractère vital du mot pour l’homme. Au contraire, en faisant qu’il devienne le moyen même de son propre dépassement, j’en souligne la valeur » dit elle.
Dans ses oeuvres le mot est tantôt présent en tant que tel tantôt juste suggéré mais toujours investi d’une présence silencieuse ou mieux d’une présence ou mieux d’une présence qui s’efforce d’éveiller le silence plutôt que de le combler. Elle considère cette présence comme essentielle pour repenser notre relation avec le mot et approfondir notre expérience de la réalité.
Cécile Andrieu travaille sur de petits objets comme sur de grandes installations étudiés généralement en relation étroite avec le lie et son public. Beaucoup de ses travaux récents sont réalisés à partir de dictionnaires ou d’alphabets.Ceux-ci l’intéressent non seulement parce qu’ils représentent l’essence d’une langue mais aussi parce que, hors contexte, ils recèlent à la fois une forte ambiguïté et un riche potentiel qu’elle s’efforce d’exploiter visuellement pour simuler l’oeil comme l’esprit, et éveiller chez le spectateur des résonances ou un questionnement nouveau.